Quand le soir rougi par un soleil fatigué

Enveloppe les arbres et les roches usées

D’une lumière incendiaire adoucie

Tout semble irréel, moite et roussi.
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Les fragrances acidulées des plantes

Se mêlent aux odeurs insistantes

De lavande, de thym et de miel

Merveille qui marie la terre et le ciel.
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Je promeneur fatigué s’allonge un moment

Pour déguster le paresseux souffle du vent

Et retrouver les émotions fortes de sa journée.
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Oh moments délicieux que la nature a donnés !

Vivons éperdument ce moment magique

Qui sublime la vie de courts moments uniques.

Oh eh marins souquez ferme matelots

La mer est grosse et fait le gros dos

L’étrave creuse un sillon d’écume d’or

Il est grand temps d’arriver au port.
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Génois et foc repliés

Les amarres sont jetées

Une nuit pour la bamboche

Le bosco on l’a mis dans la poche.
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Dans un triste caboulot

Les forbans entourent le brûlot

Ils fument et boivent jusqu’au matin

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Par noroît appareille Belle Simone

Vogue vers des horizons lointains

Alors que le boutre du Sultan remonte le confluent de la Garonne

Le fantôme de mon enfance vient me hanter

Jour après jour, il me suit sans jamais me quitter

Tant de souffrance, mon coeur est meurtri

Pourtant petite fille, j'adorais la vie

Vous m'avez tout pris, il ne me reste que mon chagrin

Mon corps est blessé, trop de marques laissées par vos mains

Pour vous, ce n'était qu'un jeu, un passe temps pour adulte

Personne pour m'aider, je devais me taire sous vos insultes

Mon âme est noire, je sombre dans une folie douce, c'est atroce

On veut me soigner, on ne soigne pas un coeur qui est mort

Je vis parce que l'on me dit de vivre, mon corps n'a plus la force

Je suis assise seule avec mon désespoir, je ne ferai plus d'efforts

Le monde des adultes est cruel, on m'a volé mon insouciance

Pris ma joie de vivre, enlevé tous mes rêves de petite fille

J'ouvre les yeux, je ne vois que votre violence

Je suis dans mon monde, je referme ma coquille

                       

Le soleil aquitain darde ses rayons tranchants

Il inonde ma cathédrale crânienne tout le temps

Les murmures et chuchotements résonnent

S’amplifient, grondent, roulent et tonnent.
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Pas de lumière violente, juste la pénombre

Voilà le menu de mes journées sombres

Ma pauvre tête répand en écho mille bruits

Je suis abattu, broyé, moulu totalement anéanti.
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Voilà le quotidien d’un pauvre migraineux

Qui traîne sa douleur jour et nuit sous tous les cieux

La symphonie dissonante des violons et altos

Le noie toujours plus dans la douleur des sanglots.
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Si m’en croyez vous les hâbleurs et fêtards de bas étage

Ne jouez pas au malin quel que soit votre âge

J’ai connu aussi il y a longtemps le bonheur des mélodies

Avant de m’enfoncer inexorablement dans l’agonie.
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Je deviens fou, je perds pied, je n’ai plus d’espoir

Les portes de la folie enferment mon désespoir

Je vis reclus dans d’horribles et affreuses souffrances

J’ai un dégoût de la vie, je suis sans espérance…

La mer s’agite, gronde et fait le gros dos

Elle s’enfle, s’agite et fait le gros dos

Ses moutons laineux sautent sur le pont

L’estomac se tortille et passe dans les talons.
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Au port, une belle restée à terre

Prie, se lamente et désespère

Son amour domptera-t-il les éléments

Rentrera-t-il par un si mauvais temps ? 
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Seul à chercher pitance au péril de sa vie

Étouffé par les charges et les crédits

Chaque jour quelle que soit la force du vent

Enveloppé dans son ciré il affronte l’océan.
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Il sait qu’un jour, son linceul sous lui s’ouvrira

Les forces l’abandonnant, au fond il coulera

Mais il a trop de pudeur, jamais il ne l’évoque

Il avale sa salive en toutes saisons, toutes époques.
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Courageux marin, serre les dents

Bon pied bon œil toujours prudent

Jamais tu n’as cédé à la facilité

Reviens bien vite vers ta dulcinée...