Derrière ce visage se cache une vérité
La regarder en face, il va falloir oser
Affronter ses peines, c'est notre vie
Mon bon miroir, tu vas devoir me parler
Il y a des mots qui font mal, des images
Que le temps a noircies, mais pas effacées
Comme un livre, je tourne les pages
Trop longtemps, le secret à été gardé
Aujourd'hui adulte, j'ai le droit de savoir
Hier enfant, on m'a trop souvent menti
Entendre les pleurs quand vient le soir
Mon coeur à trop souffert, je suis anéantie
Je suis prête à entendre, le secret de famille
Qui pendant des années a pourri notre existence
A trop vouloir vous cacher derrière vos pêchés
Vous avez oublié le bonheur de notre enfance.
Sur la rivière Saint Maurice
En longs îlots, les trains de bois Descendent le courant et glissent Silencieux en tapinois Bercée par le flot, l'épinette Perd son écorce qui brunit Le fond des eaux où se reflète L'azur du ciel, à l'infini Je suis comme le bois flotté Je m'en vais, perdant mon écorce Et les hivers puis les étés M'enlèvent lentement mes forces Mais si Dieu m'accorde la grâce De vivre encore quelques années Je viendrai retrouver la trace De mes pas dans cette contrée Prés de Saint-Roch-de-Mékinac J'irai revoir la belle hôtesse Et rêver sur les eaux du lac A l'heure où le soleil s'abaisse C'est que tu es cher à mon coeur Québec où je me sens chez moi Et que j'ai trouvé le bonheur A l'ombre bleue de tes grands bois Colombe |
Lorsque nous reverrons voler les hirondelles
Nous irons de nouveau nous asseoir sur le banc
Que tu sors chaque année au retour du printemps
Sous les gaies frondaisons de la vieille tonnelle
Comme toujours nous parlerons des demoiselles
Qui troublaient tant nos coeurs quand nous avions vingt ans
Ces choses se passaient il y a fort longtemps
Mais quand on a aimé la mémoire est fidèle
Comme toujours, tu nous serviras une bière
Nous parlerons encor de ce que fut hier
Heureux de faire vivre autant de souvenirs
Nous trouverons jeunesse et vieillesse très proches
Et penserons qu'il est bien doux de revenir
Les évoquer à l'ombre des aristoloches.
Colombe
Le monde est fou, la Terre est chamboulée
Incendies au sud, le nord est inondé
La mer devient poubelle, l’air irrespirable
Quand cesseront ces actes insupportables?
.
Laisserons-nous à nos enfants une planète stérile
Des océans souillés, aucune terre fertile ?
Profit, fric, inconscience, voilà en quelques mots
Ce qui mine notre planète et la couvre de mille maux
.
Fera-t-on un jour cesser ces agressions
Peut-on encore rêver d’amélioration
Ou faut-il attendre totale destruction ?
.
Pauvres humains en transit temporaire
Vous marchez sur la tête faites le contraire
Cessez enfin d’agresser notre pauvre Terre
La peau hâlée sèche et burinée
Chaque ride profondément marquée
Le loup de mer revisite son passé
Tant de sacrifices aujourd’hui remisés.
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D’Iroise, d’Irlande ou d’Ouessant
Il connaît chaque coin d’océan
Il est sorti aussi par gros temps
Bravant la tempête et les éléments.
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Mais il a perdu tous ses espoirs
Ce métier est trop dur, désespoir
Trop d’amis perdus dans le noir
Usé par le métier il ne peut se mouvoir.
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La mer qui l’a fait vivre est poubelle
Plus aucun anchois, pas un saurel
Combien d’autres manquent à l’appel ?
Il est la victime de quotas trop cruels
.
L’homme buriné et taciturne pleure
Autour de lui tout fuit, tout se meurt
Il se retire, cas de force majeure
Il avait rêvé pourtant d’une sortie meilleure !
Dans un coin perdu du désert au milieu de nulle part
Poussent ça et là quelques maigres arganiers épars
Et comme nulle part ailleurs la nourriture abonde
Des biquettes arbustives au sommet y font la ronde.
Voyant ce spectacle pour le moins peu banal
Une Colombe passant par là crut son cerveau un peu bancal
Se croyant atteinte par la berlue ou autre trouble foudroyant
Elle s’approcha plus près et avança quelques arguments :
Si vous voulez m’en croire je vous fais requête
Suivez moi j’ai pour vous terrain plat et herbe verte
L’espace est grand, la bergerie est toujours ouverte
Vous tondrez ma pelouse, moi je prendrai votre lait
La vie serait facile plus qu’avec ces bourgeons maigrelets
Mais les chèvres malgré leur pauvreté aimaient leur vie d’errance
Et la douce Colombe cessa tout net sa conférence.
Depuis ce jour elle cherche dans les arbres circonvoisins
L’existence dans les branchages du genre caprin !
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